Je bride, et c’est précisément ce avec quoi je veux rompre, je ne veux plus brider.
Bruit de l’air conditionné, voix de mon voisin américain en fond – il parle très fort, sa voix traverse le mur, il est au téléphone, il braille littéralement. Dans la rue, des voix parfois, le son du petit commerce en bas. Voilà, je suis assis face à l’écran noir de cette application de traitement de texte, les lettres blanches se détachent, j’essaie de me poser. Ce n’est pas facile, j’en ai perdu l’habitude.
J’ai écrit de très longs billets, je ne les ai pas mis en ligne. L’un est quasiment prêt, il mériterait une relecture, mais je le mettrai en ligne sur un autre site, et sur celui-ci aussi, bien sûr. Un billet de politique, un billet où je me suis fait plaisir. Écrit il y a un mois, le temps du décantage, une bonne relecture suffira pour élaguer, préciser. Et puis je l’enregistrerai aussi en vidéo.
Il y en a un autre encore, un billet plus intime, mais je ne veux presque pas le relire et encore moins le mettre en ligne. Blanc. Les mots ne sortent pas. En fait, si, voilà: le billet est titré « hurler », mais je sais que je ne hurle pas, en fait, je raconte mais rien ne sort. Je bride, et c’est précisément ce avec quoi je veux rompre, je ne veux plus brider. Je veux vraiment hurler, parce que si je suis resté muet depuis tant de tant, c’est qu’il y a un cri qui ne parvient pas à sortir.
Alors…
Il y a aussi plusieurs textes sur la situation économique et financière, mais à force de ne pas vouloir vous ennuyer avec ces questions, je suis passé à côté de l’essentiel: mes analyses étaient justes. Mon ami Thomas est un des rares témoins qui pourra attester que mon scénario, dont je lui ai parlé il y a bien 10 ans, est assez correct. Allez, pour faire court, je pense que la prochaine crise sera un 1929 mondial, qu’elle aura lieu en 2024/25 et qu’elle démarrera par une crise monétaire entrainant la faillite d’une banque centrale. Et ne me dites pas qu’une banque centrale ne peut pas faire faillite, ça me soûle.
J’ai écrit pas mal de textes à ce sujet, j’en ai un peu parlé aussi. Mais il y a tellement de charlatans – les vendeurs d’or et de crypto libertariens notamment – qui ont fait leur spécialité avec ces histoires d’effondrement économique que je me suis retenu de les mettre en ligne. C’est vrai que je n’ai pas un lectorat important au point d’avoir une quelconque influence, la question n’est pas là. Mais dans le désert idéologique dans lequel nous vivons et qu’alimente et nourrit l’extrème-droite 2.0 en se parant des habits de la gauche – une mixture qui est le signe de la vraie extreme-droite -, je n’ai pas spécialement envie d’en rajouter. Alors j’ai censuré.
J’ai également aussi beaucoup de photographies sous le coude, mais l’éditing, c’est vorace.
On trouve toujours des raisons de ne pas faire ce que l’on ne fait pas et que l’on désir faire. C’est très curieux car en réalité, dans mon cas, aussitôt assis devant l’écran, c’est un réel plaisir. J’aime déballer mes mots, les voir apparaitre au bout de mes doigts. Par moment, le silence me saisi, aucun mot ne vient, pas même dans ma pensée, c’est une sorte de bifurcation qui n’en est pas une, et puis les mots reviennent. C’est cela que j’aime dans le blog. Cette liberté de pouvoir écrire que les pensées comme elles se présentent, en ne posant pour seule limite qu’une certaine forme de décence, et par décence, j’entends ne pas être intrusif. Pour faire simple, si je voulais me tuer, je ne l’écrirais pas dans ce blog, je ne voudrais pas partager cela.
Et puis il y a la nécessaire honnêteté. C’est peut-être pour cela que j’ai « censuré » ces billets sur l’économie. La très grande majorité d’entre vous n’est pas spécialement versée dans ces sujets, j’ai mes raisons de pronostiquer un effondrement financier vers 2024/25 (cela me distingue des vendeurs d’or et de crypto libertariens ou de cette vieille baderne réac de Charles Gave, pour eux, c’est chaque année depuis plus de 10 ans), et si vous avez lu mes articles « cycles » que j’ai depuis retiré à cause de nombreux liens ayant depuis disparu, vous avez une petite idée de ma façon d’arriver à ma conclusion.
Je devrais peut-être quand même les mettre en ligne, mais cela devrait passer par une refonte de ces articles « cycles ». Ce serait plus agréable pour vous, car ce que j’ai essayé de faire dans ces billets, c’était de mettre en parallèle la culture et l’économie. Véritablement voir les mutations économiques à travers des changement d’ordre culturel.
On verra.
En attendant, je ne sais toujours pas trop pour ma situation professionnelle. Mon directeur a perdu sa motivation et a commencé un autre business. Je sais qu’il voulait vendre l’école il y a trois ans.
Allez, je mets ce billet en ligne, le premier en deux mois.
Ah, oui. Dimanche, votez pour les candidats de la NUPES.