葛西, mercredi 23 janvier 2008


Il neige, ou plutot, il a neige sur Tokyo, aujourd’hui.
J’avais ce midi rendez-vous a L’Institut Franco-Japonais avec Junko, une ancienne eleve de Ginza, a midi. Ce fut en fait assez difficile d’emerger ce matin. J’etais en effet invite chez Jean-Baptiste hier soir, et j’ai loupe mon dernier metro sur la Tozai. J’ai toutefois pu attraper le dernier metro de la Shinjuku (une ligne privee) et ainsi pu constater que les metros sur la Keio Shinjuku et la Toei O-Edo circulent jusque des heures normales, soit 0 heures 40, quand Tokyo Metro s’arrete progressivement a partir de 00 heures… ce qui n’est qu’un encouragement a demenager un jour dans Koto-ku, la terre d’election de ces deux lignes de metro. La soiree a ete sympa, et donc propice a se prolonger, or, j’habite pas a cote, moi. Vraiment le sentiment d’habiter a Bobigny… J’ai du finir le trajet en taxi.

Ce matin, c’est mon cabinet de recrutement qui m’a tire du lit, finalement, vers 9 heures trente. Je devais signer mon contrat aujourd’hui a 18 heures, c’est repousse a vendredi. Bon, je ne vais pas dire que je commence a redouter le pire, mais apres ces derniers mois, je ne serai rassure que quand j’aurai commence a travailler. La consultante en a toutefois profite pour me confirmer que je commencerai a travailler sans delai apres avoir signe, mais en gros le responsable du personnel n’a pas fini son evaluation avec les differentes equipes. J’ai deja connu a BNPP… Quand on dit que la bureaucratie est l’exclusivite des entreprises publique, ca ne me lasse pas de rire…
J’ai teste ce matin mon nouveau four sur mes tranches de pain et j’avoue qu’un vrai four, ca ne fait pas vraiment un bon toaster…
Je suis parti en retard, comme toujours, et j’ai retrouve Junko a Iidabashi. Il neigeait, une vraie tempete, et la neige tenait (je n’ai pas pu photographier, me depechant, et quand j’ai quitte l’institut, c’etait un peu tard… je me suis contente de photographier cette impression de desolation que donne la neige et l’hivers sur la ville, et que j’aime, et que je trouve terriblement poetique). Nous sommes alle a la Brasserie de l’Institut, j’ai mange un steack-frites, j’adore…
Je regarde le grand plongeon que connaissent les bourses mondiales d’un air amuse, je me delecte de ces articles ecrits par des flopees de cretins liberaux qui reclament a corp et a cris « un geste » et « une intervention », et qui analysent l’instabilite des marches auquels ils ne connaissent rien. Comme si une economie deregulee pouvait se passer de crises brutales… On est en fait revenu a avant Keynes, mais en pire car on a garde certains outils Keynesien, la stimulation par le credit notamment, et la consommation de masse (donc l’endettement public et prive a des niveaux jusque la inconnus) dans un laisser-faire laisser-passer qui encourage le developpement d’une economie financiere destinee a alimenter sans fin un endettement massif qui s’auto-entretien. Une grosse boule de neige qui roule et grossi et que rien ne semble arreter si ce n’est parfois quelqu’obstacle… qui permet a la boule ensuite de rouler plus vie et plus fort. Vous verrez, comme la crise Mexicaine (1994) et son Krach obligataire, comme la crise Asiatique (1998), comme la crise internet (2000), la crise actuelle va permettre d’accelerer encore plus la croissance economique d’ici un a deux ans. On verra certainement dans les prochaines semaines les reamenagements de parites monetaires attendues depuis un certains temps (notamment une forte appreciation du Yen, reellement sous-evalue a l’heure actuelle, avec tout le benefice d’une monnaie forte en ce qui concerne la facture energetique pour le Japon), on parlera de febrilite des marches, mais en fait, le systeme est auto-regule par ses propres crises.

Il y a juste qu’un jour la boule de neige recontrera sa propre limite, sa propre masse critique et qu’un rien la destabilisera, declenchant la grosse avalanche. 1929, en version mondiale… Ca m’amuse d’avance, moi, l’archaique marxien, fascine par la puissance de la dynamique des marches liberes, du profit generalise et de la course a la reussite individuelle (le capitalisme) et conscient des limites et des dangers d’un monde ou l’homme est reduit a n’etre que le spectateur et le jouet d’appetits qui le depassent. Les marches finaciers sont fascinants, et je reve du marxien qui comme moi sera fascine par ces marches mais qui, economiste et non simple honnete homme, saura en faire la critique, c’est a dire envisager la possibilite de non les supprimer comme le font les marxistes analphabetes, mais les utiliser. Car au coeur de la finance se cache, au meme titre que dans un tableau de Rembrand, une petite lueur du genie humain.
En attendant, je me permets de regarder en spectateur et demain en petite main de cette finance qui a fini par me fasciner. Pour mon travail, je ne suis pas inquiet, plus c’est instable, plus on a besoin de « petites mains » pour recoller les morceaux.
Je suis beaucoup plus inquiet pour ces victimes anonymes du mini-krach immobilier en cours, qui voit, sans que personne ne s’en soucie, des milliers d’Americains deloges de chez eux, expropries de leur modeste maison achetee a credit par des etablissements financies eux meme accules a les saisir sous peine faire faillite… « La propriete, c’est du vol », disait Proudhon. En voici la plus parfaite illustration.


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