« Le » discours « churchillien » d’Emmanuel Macron a donc été un interminable et insupportable gloubiboulga insipide, verbeux, et qui d’un strict point de vue rhétorique ne dépassait pas le niveau d’une rédaction d’un élève de CE2 s’essayant parfois, au début et vers la fin, à « faire du Elisabeth » avec des trémolos et sans jamais s’empêcher d’en remettre une ou deux couches juste histoire de bien nous faire comprendre que « je » compatit.
C’était décousu, et au milieu de ce vide, ça a dû créer de la panique chez les enseignants à qui Jean-Michel Blanquer avait annoncé que les écoles seraient fermées jusqu’en juin et qui ont appris au détour d’une lamentation que les écoles rouvriraient le 11 mai.
Et revoilà à n’en pas finir ce « je » protecteur permanent, celui avec lequel il a commencé à inonder Tweeter et dont la seule référence historique que je connaisse soit Pétain, avec des élans de trémolos et des tartines de compassion qui faisaient le plus bel effet avec son bronzage.
Au delà du verbiage imbuvable, avec des énumérations insupportables de professions devenant pour l’occasion des premières, deuxièmes et troisièmes lignes pour coller à sa vision martiale pseudo-militaire, au delà d’une fausse reconnaissance des défaillances aussitôt assaisonnée d’un « c’est comme ça dans le monde entier » et de « on ne pouvait pas prévoir » destinés à le dédouaner et le déresponsabiliser de tout, juge et partie à la fois, voilà un « on en tirera les leçons » aussitôt pondéré par le rappel que c’est lui qui s’en chargera le moment venu.
Un discours imbuvable, donc, un brassage de vide total destiné avant tout à combler son propre vide, à tenter de reprendre la main en tentant de se placer pour un après qui aura les contours des préparatifs pour l’élection présidentielle.
La seule vraie annonce finalement, c’est la façon dont la fin du confinement va se passer. En demandant aux personnes âgées de rester chez elles, en annonçant un retour à la normale dès le 11 mai ainsi qu’une politique de tests « ciblée sur les personnes présentant des symptômes et les personnes à risques » et non pour toute la population qui le souhaite, Emmanuel Macron annonce sans le dire sa décision de laisser circuler le virus pour atteindre une immunité de groupe en pariant que si seuls les moins âgés et les jeunes sont contaminés les hôpitaux pourront faire face. Ce faisant, il permettra le redémarrage de l’économie, une petite musique qui a ponctué ce « discours » à plusieurs reprises.
Un redémarrage qui, toutefois, se fera « dans le respect des gestes barrière », ce qui veut dire sans manifestations, bien entendu.
Pour moi, cette stratégie non dite de l’immunité de groupe, c’est la seule annonce que j’ai entendue.
Tout le reste, c’étaient 24 insupportables minutes, la montagne qui accouche d’une puce.
Décidément, n’est pas Churchill ni Elisabeth qui veut.
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