Catégorie : Instants

  • Quelques échanges FB de la semaine

    Quelques échanges FB de la semaine

    Le Japon refuse le retour des résidents étrangers
    Le Japon refuse à TOUS les étrangers, même icels étant mariés et résidents, payant leurs impôts, de rentrer au Japon. Des dizaines de milliers d’étrangers sont bloqués et ne peuvent retrouver leur vie ici « pour prévenir l’infection ». Cela n’empêche pas les japonais de rentrer au Japon et depuis le 1er juillet de retourner voyager en Europe. De plus, le Japon ne testant quasiment pas, les chiffres d’infection au Japon sont sujets à caution.
    L’Allemagne a décidé d’interdire l’entrée ainsi que tout transit aux japonais par mesure de réciprocité. Bien fait, prend toi ça dans la tronche, et bravo!
    Article japonais

    China is back…
    Et soudain, émergeant des ruines d’une Amérique arrogante sur le déclin et gouvernée par un malade paranoïaque utilisant les ressorts les plus glauques dans la population, la Chine entre dans ses “années 20” avec une bourse conquérante appuyée par un appareil de production et des budgets de recherche/innovation incomparables.
    Quand ça se cassera la gueule, par contre…
    Article sur Bloomberg

    Contamination full swing au Japon
    Il y a un mois, la bande de crétins arrogants analphabètes nationalistes milliardaires qui gouvernent le Japon envoyaient l’artillerie lourde en cash et en Relations Publiques pour convaincre le monde qu’il y avait un modèle japonais fait de supériorité culturelle, de cohésion sociale exceptionnelle liée à l’homogénéité de la population, d’un système de traçage des « clusters » supérieur à tout ce qui se fait ailleurs, d’une immunité naturelle inhérente à la population japonaise et à un système de santé bien meilleur qu’ailleurs parce que bon, le Japon quoi!, tout un tas de bullshit xénophobe et débile pour dire au monde que le Japon faisait mieux que les autres, sans tester.
    Après avoir injecté 40% du PNB pour soit disant relancer l’économie en saupoudrant généreusement les copains du NIKKEI 225 tout en garantissant au Japon la première place mondiale en terme de dette publique avec une dette qui doit désormais avoisiner les 300%, le Japon, protégé par ce modèle promu aux quatre coins du monde à l’aide d’articles visiblement « inspirés », s’est empressé de rouvrir son économie à toute berzingue. Sans tester bien sûr.
    Alors les contaminations ont commencé à repartir. En s’appuyant sur un consensus social totalitaire qui réside dans le doigt qu’on pointe sur des boucs émissaires, ils se sont mis à désigner « le monde de la nuit », les putes et les oiseaux de nuit. Eh oui, dans ce pays, on est coupable de tomber malade, les gens bien ne tombent pas malade, c’est pour ça que les gens bien ont fait pression en masse pour faire virer les enfants des infirmières, les faire virer de chez elle dans l’indifférence des pouvoirs publics. Alors on nous a parlé du « monde de la nuit », des entraîneurs et entraîneuses de bars, de ces endroits où cette bande de ploucs qui gouvernent vont dépenser l’argent qu’ils détournent avant de s’excuser, 大変申し訳ございません, putain ça jette dans les médias occidentaux, les japonais y plaisantent pas! Bon d’accord, après les excuses, ils reprennent leur business mais c’est pas grave ils ont sauvé l’apparence. Et ça, les pauvres filles et les pauvres gars exploités dans les bordels tenus par leurs copains qui financent leurs campagnes électorales, c’est un truc qu’iels peuvent pas faire, sauver les apparences. On nous a exhibé Shinjuku, antre de l’enfer covidien…
    C’est sous contrôle est devenu le mantra, ce virus ne touche que les dépravés. L’autre connasse du Koike avec sa tronche de grosse bourge de droite photoshopée au point de ressembler à un dessin destiné à vanter l’efficacité des dragées Fuka© invente le fil à couper le beurre dans des conférences de presse du genre « faites attention », « ne vous contaminez pas », respectez « les 3 C », etc
    Problème. Un virus ne résiste pas à la propagande. Aujourd’hui, Tokyo enregistre le plus fort nombre de contaminations. 224 personnes. Avec seulement 2000 tests. Imaginez s’il y en avait 50.000! On double tous les 6 jours.
    J’habite au pays gouverné par les pieds niquelés.
    (rajout, hier, 243 pour 3000 tests…)

    Commentaire au sujet de la crise économique en cours…
    (…) En fait ça va être moins pire que ce que tu dis, beaucoup moins pire. Parce qu’il y a la Chine et que la Chine amorce un cycle économique. Ils compenseront la chute de demande mondiale par de la distribution de revenus dedans. Et ils se feront gentils tout plein pour aider nos exportations. La Chine a toujours été comme ça: indispensable. Le centre de tout.
    L’Amérique, gouvernée par son pervers narcissique capricieux et paranoïaque, va elle se prendre l’épidémie en plein dans la gueule pour solde de tout compte de quarante ans de dérégulation, de mort clinique de l’état et d’égoïsme social généralisé dont ces beaufs blancs fiers de ne pas porter le masque et débilisés par une culture dominante raciste et égoïste sont le reflet le plus glauque pendant que Biden et le Parti Démocrate offriront le visage du Titanic que sont devenues ces élites dans un pays qui a transformé un simple déclin transitoire depuis 50 ans en des abysses sans fond d’où surnagent quelques milliardaires corrupteurs abritant la classe moyenne éduquée, nourrie aux baisses d’impôts mais désormais paniquée par ce qui vient.
    Seule bouée de sauvetage pour une Amérique à la dérive, sa population noire dont la revendication peut éventuellement permettre de recréer et un état, et un projet. Mais les petits blancs, la haine aiguisée par les frères Koch, Donald Trump et Fox News préfèreront crever…
    C’est son pragmatisme qui va sauver l’Europe, pour un temps du moins, parce que les perspectives sont sombres et il faudra accepter de regarder vers le continent, vers la Russie, et accepter l’hegemon chinois, et c’est pas gagné.
    La grande catastrophe que tu décris, ce sera après.
    Les mêmes qui prédisent une catastrophe sont les mêmes qui disaient il y a 6 mois que tout irait bien. On devra en revanche, oui, encaisser un million de chômeurs et une précarité pour deux à trois millions en plus, oui. Mais rien de bien neuf pour le capitalisme. Ça fait beaucoup de monde qui va morfler.
    Tout ce discours sur « la grosse crise qui vient », c’est La stratégie du choc, c’est fait pour que les gens acceptent plus de précarité, travaillent plus pour moins, et pouvoir dire dans un an que « grâce à notre politique, on s’en est bien sorti », pile synchro pour la présidentielle.

    Chine encore, et racisme anti-chinois
    Je n’ai aucune sympathie pour le régime chinois. Aucune.
    Mais le racisme anti-chinois qui commence à se développer à plein régime, avec des tonnes de bêtises, de préjugés racistes, de bruits de fosses sceptiques, désolé, c’est non.
    Cette soudaine solidarité pour les ouïgours de la part de ceux qui n’ont rien à faire des yéménites, cette soudaine peur envers l’espionnage chinois de la part de ceux qui laissent enfermer Chelsea Manning et Julian Assange pour avoir révélé l’espionnage de masse de la NSA, cette soudaine solidarité avec Hong-Kong de la part de ceux qui se fichent du grignotage continu des terres palestiniennes, cette soudaine compassion pour les marchés d’animaux chinois de la part de ceux qui ont laisser décimer les faunes africaines avec des safaris vendus à tour de bras par leurs tours operators, ces cris d’orfraie envers les désastres écologiques en Chine qui laissent Trumps, Bolsonaro et leurs amis capitalistes ravager l’Amazonie et des terres protégées, cette soudaine solidarité envers les noirs discriminés en Chine de la part de ceux qui… m’ouais, hein…
    Oui, le régime chinois est abominable. Mais il y a juste qu’il est avant tout un régime qui a bien appris de nous après que ce pays multimillénaire a été colonisé, livré à l’opium et la prostitution, démantelé…
    Qu’on ne compte pas sur moi pour me joindre au concert anti-chinois.
    La Chine doit être critiquée, remise à sa place, les Ouïgours protégés et Taïwan reconnu comme un état souverain.
    Mais la Chine doit également être respectée, et à travers elle, c’est l’Asie qui doit toute entière être respectée, car ce que j’entends de critiques vis à vis de la Chine n’est que régurgit de racisme anti-asiatique et de préjugés vulgaires.

  • Qui a tué Olof Palme

    Qui a tué Olof Palme

    Pour celles et ceux qui, comme moi, se sont toujours définis comme Démocrates Socialistes, l’assassinat du premier ministre suédois Olof Palme en 1986 reste un moment charnière. Le meurtre reste non résolu. Qui était derrière?
    Nous avons toujours lié ce meurtre à l’assassinat d’un autre Démocrate Socialiste en 1973, Salvator Allende, car Olof Palme s’était fait beaucoup d’ennemis par son opposition à la junte militaire chilienne. La CIA était derrière cette opération.
    Nous avons toujours également lié ce meurtre à la campagne de désinformation contre le premier ministre Social-Démocrate allemand Willy Brandt en 1974, au moment ou celui-ci négociait un rapprochement avec l’Allemagne de l’Est, et aussi parce que Brandt était un ami de Palme. Brandt a du démissionner, sitôt remplacé par l’Atlantiste Helmut Schmidt. La CIA était derrière cette opération.
    Nous l’avons aussi lié à l’assassinat du chef de la Démocratie-Chrétienne italienne en 1978 alors que celui-ci s’apprêtait à former une coalition d’un groupe de son parti avec le Parti Communiste Italien. La CIA, une branche véreuse de la franc-maçonnerie (P2) ainsi que la mafia étaient derrière cette opération.
    Il y a eu plusieurs pistes envisagées dans l’assassinat de Palme. La CIA bien sûr, mais aussi le MOSSAD à cause de l’inflexion pro-palestinienne qu’il avait donné à la diplomatie suédoise, ou l’Afrique du Sud à cause de sa condamnation de l’apartheid et de son soutien à l’ANC à une époque où ce n’était pas la mode, ou encore Pinochet qui avait des agents un peu partout. 34 ans plus tard, on ne sait toujours pas qui l’a assassiné alors qu’il rentrait chez lui avec sa femme après être allé au cinéma, à pied, sans escorte.
    Et voilà que depuis trois jours, les articles commencent à sortir, il semblerait que…
    Aucune illusion, mais on ne m’enlèvera pas de la tête que son assassinat est un assassinat politique. Avec lui a disparu la troisième figure de cet incroyable triumvira du Socialisme Démocratique européen qui s’étaient rencontrés en Suède durant la guerre, l’étudiant suédois Olof Palme, l’allemand Willy Brandt et le Juif autrichien Bruno Kreisky, de ceux qui tentèrent de donner au Socialisme Démocratique européen la marque de la fidélité à certains principes.

    Addition: Comme prévu, le rapport d’enquête finale ne conduit nulle part, avec la désignation d’un (des) coupable (-s envisagés dans des bouquins à succès), décédé depuis (pratique), sans preuve tangible (le juge admet qu’il n’aurait pas pu l’inculper avec les éléments en sa possession), ayant agi seul (bien sûr). Le juge en clôturant le dossier a admis toutefois qu’un complot n’était pas à exclure (ben voyons), ce qui n’empêche pas la presse et les commentateurs de conclure que désormais la page est tournée.

  • Larry Kramer 1935 – 2020

    Larry Kramer 1935 – 2020

    (vidéo, Jimmy Somerville – From this moment on – tirée de la compilation d’artistes contre le VIH – RED, HOT and BLUE, 1990)

    Un grand Pédé s’en est allé.

    (suite…)
  • Covid-19 en décembre en France: 5 mai

    Le premier malade du Covid-19 désormais recensé en France est un homme qui s’est présenté à l’hôpital le 27 décembre 2019 pour une infection respiratoire. Les échantillons des prélèvements ont été testés récemment et font de lui le premier malade connu. Le souche du virus n’est pas italienne.
    On commence à avoir de plus en plus de preuves que le virus circulait déjà en décembre en Europe.
  • Cour de Justice RFA vs Cours d Justice EU: 5 mai

    L’Union Européenne, qui est morte en 2010 en assassinant la Grèce (au même moment où elle appointait à la BCE un ex-directeur de Goldman Sachs, Mario Draghi, de l’époque où Goldman Sachs falsifiait les comptes publics de la Grèce), s’apparente de plus en plus à un zombie.
    En totale infraction avec ses statuts, la BCE dirigée par Mario Draghi a lancé 3 Quantitative Easing depuis 2013. Le QE, c’est le rachat massif de dettes d’entreprises et de banques, à leur valeur faciale même si cette valeur est dépréciée. Elle en a à l’heure pour 4 trillions dans ses comptes (plus trois trillions prévus en ce moment). En rachetant ces dettes, la BCE fournit des liquidités aux entreprises et aux banques. Sans conditions bien entendu. On appelle ça la planche à billets.
    La question n’est pas de juger si le QE est bien ou non. La question est que ce n’est pas dans ses statuts: la BCE est tenue de veiller à la stabilité de la monnaie, or le QE est une politique inflationniste qui érode la valeur de la monnaie (c’est son but). Toutes les banques centrales font ça en ce moment, c’est pour ça que les bourses montent, il y a plein d’argent.
    Le problème ici, c’est que la banque centrale allemande est totalement opposée à cette politique, qui lui a toujours été interdite. Elle s’est donc tournée vers la justice allemande, et la cour de justice allemande s’est tournée vers la Cour de Justice Européenne pour porter l’affaire au niveau adéquat. Celle-ci a validé la politique de la BCE, en totale contradiction avec les traités et le règlement de la BCE.
    Pour la cour de justice allemande, cette décision est une infraction aux traités et en quelque sorte une décision à caractère politique et non judiciaire: elle couvre la BCE.
    La cour allemande, en condamnant la décision de la CJE, rappelle sa légitimité démocratique et met en cause celle de la CJE, accusée d’être politique et non constitutionnelle.
    L’Europe est un zombie. La cour allemande, en remettant en cause un jugement de la CJE sensé prévaloir, met en évidence sa réelle légitimité démocratique, dévoile le caractère anticonstitutionnel de la CJE et ouvre la voie à d’autres cours d’états qui pourraient eux aussi faire valoir leur légitimité sur des décisions d’institutions européennes dont la légitimité démocratique ne fait plus illusion.
    7 trillions d’actifs pourris dans les comptes de la BCE, ça mériterait au minimum un vote de chaque état et une débat public, non? D’autant que les états, eux, n’ont pas accès à ce programme.
  • Idir n’est plus: 3 mai

    Idir n’est plus: 3 mai

    Voilà. Cette chanson, c’est, ça a toujours été, ça restera toujours ma préférée. Et dans cette interprétation originale de 1979, avec la flûte.

    C’est une chanson qui raconte nos pères, nos mères, nos familles de l’autre côté.
    De l’autre côté de quoi, en fait. On est quelques millions à nous débattre en nous sans trop savoir quelle réponse y apporter, alors le texte fait mal, très mal. Des deux côtés.
    Pas une fois je n’ai entendu cette chanson sans penser à mes oncles, à ma tante Faroudja, à mes cousins, à mes cousines, à nos montagnes dans la lumière bleutée du petit matin quand j’allais chercher des figues, à la source Amran, aux cassettes de Aït Menguellat de mon oncle, à mon père le grand sourire qui lui barre le visage de toutes dents.
    Cette chanson c’est l’exil, ce sont nos anciens les chibanis, usés par le travail et vieillissant seuls en France, c’est nos familles éclatées et dispersées, c’est notre pudeur aussi, nos renoncements et nos découragement qui hurlent dans nos têtes les mots de trahison, et c’est le pardon aussi parce que personne au monde plus qu’un kabyle sait à quel point la vie et la terre peuvent être cruelles parfois.
    Cette chanson c’est aussi le souvenir de ce PACTE au lycée, après le séisme de El Asnam/ Chlef, en 1980/81, à Bondy, et puis les deux semaines de cinéma algérien à la salle Giono et à la salle Malreau, et puis le concert de Idir salle Giono, salle pleine et youyou à foison, et puis notre voyage, l’arrivée en bateau, la baie magnifique, trois semaines où notre musique était la musique de Idir…
    Au revoir Idir.
    Mreh’ba s wayen id (b)wwid’ / ama yelha ama dirit / ma teghlid’ ghellin wiyid’ / nekwni nesrak tameddit (Idir, Aghrib)
  • Au bord du gouffre: 23 avril

    On s’attend à ce qu’il n’y ait plus du tout de place pour stocker le pétrole d’ici fin mai- début juin.
    Il y a pour le moment très peu d’articles sur les répercussions financières et économiques de cette situation absurde d’un marché du pétrole saturé. On ne parle que du prix qui devrait se stabiliser à terme autours de 10 dollars le baril (les prix négatifs sont liés aux opérations sur le marché à terme, ce sont donc non pas des prix de marché mais des positions acheteuses/vendeuses à une échéance données, ce sont ces positions qui font le prix du pétrole).
    Peu d’articles sur les faillites de producteurs de gaz de schiste aux USA, criblés de dettes pour des milliers de milliards et dont la dette a été titrisée, c’est à dire convertie en produits financiers qui, donc, deviennent des produits toxiques (comme les subprimes en 2006/2009).
    Aucun article sur les répercussions sur les marchés monétaires, le dollar américain étant depuis 1973 lié au cours du pétrole (pétro-dollar).
    Très peu d’articles sur la pression déflationniste d’une chute du prix du pétrole et ses répercussions sur l’ensemble des autres matières premières généralement corrélées aux prix du pétrole.
    Très très peu d’articles sur le marché des produits dérivés dont certains taux sont directement liés à l’évolution des matières premières (produits dérivés de couverture pour les industries liés à l’extraction notamment).
    En tout cas, comme le dit cet article, certains ont déjà payé 50 dollars pour se débarrasser de titres échéance mai et un prix négatif de 100 dollar n’est plus exclus.
  • Les ETF entrent dans la danse: 22 avril

    Les ETF sont des fonds suivant les indices. Ce ne sont pas des paniers indiciels dont le but est de “faire mieux que les indices”, ce sont des fonds composés exactement comme un portefeuille des titres d’un indice et gérés comme tels.
    Il y a un véritable boom des ETF depuis la crise de 2008 et le plus célèbre gestionnaire d’ETF est BlackRock. Ils proposent à leurs clients d’accéder à un fond diversifié comme de la gestion personnelle de patrimoine, mais avec un investissent moindre puisque c’est un fond.
    En gros, si vous investissez dans un fond répliquant le CAC, vous obtenez la performance du CAC40, ni plus ni moins (à la différence des indiciels classiques dont la gestion était « active »).
    La société qui gère les ETF a recours à l’endettement afin de créer le fond (donc investir) dont elle revend les parts aux clients. Elle utilisent le marché des dérivés pour « hedger » cet investissement. A noter que comme tout fond, il est « fermé », c’est à dire que l’investissement initial est d’un montant fixe qui ne variera pas. Les ETF correspondent donc à des parts dans cet investissement et deviennent comme des actions cotées.
    Les ETF sont « liquides », ils s’achètent et se vendent comme des titres et la part peut elle même être vendue plus chère que son prix réel dans le cas où l’acheteur pense que l’indice de référence va monter. Cela vaut aussi à la baisse dans le cas où l’acheteur pense que l’indice va baisser.
    La chute des options futur sur le Brent mai et la chute sur les contrats juin bouleversent les ETF. Les investisseurs risquent de perdre tout leur investissement. Ce n’est pas encore le cas mais les dévalorisations sont d’ores et déjà actées.
    Depuis plusieurs années, la question du rôle amplificateur des ETF sur les marchés est posée car ces fonds gèrent une épargne énorme.
    La chute du marché à terme du pétrole commence à se diffuser sur les marchés financiers les plus directement exposés. Je suis très curieux de lire des articles au sujet du marché de dérivés dont les taux sont calculés à partir de l’évolution des matières première.
    La sorcière de juin risque d’être une bien vilaine sorcière…
  • Le pétrole ne vaut plus rien: 21 avril

    Désolé de vous déranger avec un sujet pas à la mode, genre « demain nous inventerons un nouveau monde » ou « Macron il est méchant ».
    Le prix du pétrole a plongé sous zéro, en territoire négatif pour la première fois de l’histoire. Désormais, le vendeur doit payer pour vendre car il y a beaucoup trop de pétrole et plus de place pour le stocker. Désormais, on ne parle plus de récession mais de dépression économique car cet effondrement inédit annonce des chutes de prix équivalentes sur de nombreuses autres matières premières, et allant avec les faillites en chaîne des activités liées.
    Autre mauvaise nouvelle, c’est que les capacités de stockage sont dépassées et qu’il ne faut pas qu’il y ait de typhon/tempête en mer où des dizaines de milliers de tankers en route pour nulle part risqueraient de déclencher une catastrophe majeure.
    Et puis encore, côté mauvaise nouvelle, ce sont les états producteurs qui désormais n’ont plus de revenus du tout et dont la dette ou les capacités d’endettement sont désormais totalement nulles. Parallèlement, tous les contrats liés au dollar sont désormais des contrats pourris. Bon, il y en a qui vont se faire un plaisir de les racheter pour des cacahuètes mais pour les détenteurs, c’est la faillite.
    Cette spirale chute des prix (sous zéro)/ faillite va fragiliser les banques et les états et risque de conduire à une vraie explosion du chômage. Bref, pour ceux qui font des boulots d’intello mais qui se plaignaient de l’explosion du temps de travail à 60 heures, rassurez-vous , les travailleurs qui ont un vrai travail de production iront à Pôle Emploi bien avant de dépasser les 35 heures.
    Les bourses vont certainement amorcer un nouveau round de baisse. Il va falloir observer le prix du dollar dont la valeur est collée au prix du pétrole. Une chute du prix du dollar accélèrerait les pressions déflationnistes et surtout à des ventes de bons du trésor américain qui désormais se dévaloriseraient de fait, entraînant à terme des crises de liquidités mondiales et donc accéléreraient la spirale déflationniste.
    Le risque de guerre mondiale, nucléaire, bactériologique, ultra-sonique, spatiale, avec des drones, des coupures du net et des hackers est certainement à son plus haut niveau depuis les années 30 car les USA veulent faire payer la Chine (ils ont oublié parce que personne ne leur a dit que 2007/08, c’était eux, mais bon…)
    La bonne nouvelle, c’est que les riches et activistes qui ont le cœur écolo peuvent désormais acheter pour une bouchée de pain les terres destinées à la production de gaz ou pétrole non conventionnels et empêcher dans le futur qu’on recommence les forages.
    En fait, j’ai toujours pensé que la politique d’un pays s’incarnait assez bien dans un jeu de ce pays. Trump est un joueur de poker comme quasiment tous les présidents américains, doublé d’un joueur de catch, un jeu de combat truqué mimé. Poutine est un joueur d’échec (et un ancien du KGB, ça renforce).
    Poutine a forcé à une guerre du pétrole avec l’Arabie Saoudite, MBS pensait être prêt à la faire mais en réalité c’était Poutine qui était le plus prêt, il avait déjà adapté son économie à un pétrole à prix réduit depuis la crise monétaire il y a 5 ou 6 ans. Le problème, c’est que MBS avait oublié l’allié American.
    L’allié American, lui, il aimait bien Poutine. Trump à quelque chose pour Poutine qui est irrationnel quand on il pense, un truc qui tient à la connerie crasse des néoconservateurs. Ils aiment le conservatisme de Poutine, alors que Poutine se fiche d’eux, lui, il aime la Russie.
    Alors, après avoir essayé de trouver un accord de production (il y a une semaine), badaboum, le monde à l’arrêt n’a pas besoin de pétrole et les futurs s’effondrent (inaugurant une baisse durable du prix du pétrole autours de 10 dollars jusque là fin de l’année au minimum). Et que fait Trump, en bon joueur de poker, il décide de taxer le pétrole saoudien.
    Bon, alors que va-t-il se passer maintenant? L’alliance tacite entre les US et l’Arabie va encore un peu plus se déliter, MBS va être encore plus isolé. Qui gagne?
    Poutine est un des rares génies de notre époque. Il est détestable politiquement à bien des égards mais il est un des rares qui sait exactement ce qu’il fait, à savoir redonner des marges de manœuvres à la Russie en jouant les divisions d’un monde libre prospère qui en réalité n’était ni si libre ni si prospère et bien moins unifié qu’il se pensait.
    D’ici à ce qu’une révolution de palais en Saoudie amène une branche princière favorable à un rapprochement avec l’Iran pour tenter de retrouver une certaine influence sur la région, rapprochement qui ne déplairait pas tant que ça aux UAE dont les perspectives se sont considérablement assombries, et alors les US perdraient tout le Proche-Orient. Intéressant de voir que Poutine, qui envisageait de se retirer de la présidence, a décidé de rester encore un peu.
    Côté Chine, c’est le même scénario. Les Occidentaux ne connaissent pas la Chine, sa culture, qui est une culture de la patience et non de la confrontation. La Chine absorbe les chocs. La tentation occidentale est maintenant de mettre un frein à la puissance chinoise, en oubliant que la Chine n’a plus besoin de l’Occident. C’est l’occident qui a besoin de l’épargne chinoise, de ses usines, et que la relocalisation, si elle est souhaitable écologiquement et économiquement, si elle est entreprise uniquement que comme rétorsion, est un gag. En fait, nos multinationales se relocaliseront non pas en France, mais en Roumanie, en Grèce ou au Sénégal et au Vietnam! Et la Chine, elle, continuera son chemin. Elle a les chercheurs, les capitaux. Et Poutine sera bien moins regardant avec la Chine car il a besoin de sa technologie. Et l’Arabie Saoudite sera heureuse d’y écouler son pétrole.
    Ce qui est très intéressant, c’est que nous sommes en train d’assister au scénario cauchemardesque de la CIA…
    Dans le livre The Next Hundred Years, publié en 2009, Georges Friedman expliquait exactement ce scénario. Un bouquin publié il y a plus de 10 ans et passionnant à lire. Obama, avec sa diplomatie « prudente » a tenté d’éviter les danger. Clinton, elle, était beaucoup plus conservatrice et va-t-en guerre. Trump, lui, est tombé en plein dedans. Il croit être à la tête d’un pays fort!

    L’article Bloomberg