… Et puis il fit beau sur la Capitale des Capitales, 京都

… Alors, je suis ressorti, lentement, et j’ai regardé cette ville. Je suis allé tranquilement y faire du tourisme et y rendre mes hommages. A 八坂神社/Yasaka Jinja d’abord, puis à 知恩院/Chion-in. Ce même Chion In où j’avais fait mes adieux l’an dernier lors de cette soirée « Light up » qui sonnait si bien comme un au revoir à la Capitale. J’ai revu avec plaisir cette grande porte, immense, toute de bois, et puis ce 本堂, ce grand corp central dont je ne vous livrerai pas les secrets, parce que les photos y sont interdites, et puis parce que les photos, les vidéos ne sauraient traduire l’odeur du bois, le parfum de l’encens, la présence de siècles de prières comme quelque chose de palpable, de réel, de pâtiné par le temps. Assis, recueillis, j’ai repensé à cette ville, à tous ces morts pour bien peu de choses, et j’ai pensé que tout cet apparat, toute cette beauté qui s’y présente à nos yeux est bien peu de chose si les hommes ne sont pas capables d’en comprendre le sens. Même mourir ne sert à rien.
南無阿弥陀仏/NA MU A MI DA BU TSU. Un novice, puis d’autres sont arrivés, on commencé à ranger les autels. Et puis un moine est arrivé, s’est assis, à commencé à entonné le Nambutsu. Les fidèles d’Amida disent que dire le Nambutsu délivre les humains du cycle des réincarnations sans fin, les délivrent de l’illusion de la vie. Je serais presque tenté de les croire. Cette phrase est en soit tellement vide, creuse, dénuée du moindre sens, qu’entendue, répétée à l’infinie, elle fini par se fondre au monde, elle le dévoile. J’ai donc écouté ce moine, et je ne manquerai pas d’aller y entre encore une fois le son de cette voix, ces paroles simples que je peux moi aussi répéter et qui me délivre de mes pensées les plus inutiles. A vélo, je suis rentré en répétant ces mots, en entendant en moi la voix de ce moine comme je me rapelle parfois tel effet d’un archet bien rendu par un artiste dans tel ou tel concerto.
Il y a des gens qui vivent dans le football, le base-ball, il y en a qui se pressaient au Grand magasin Sogo qui rouvrait ses portes aujourd’hui à Osaka (malgré sa faillite, entièrement relifté…). Pour ma part, contempler le vide ne me fait pas peur : ainsi je vois le monde. Je trouve beau d’en avoir fait une philosophie qui, telle une religion, a embrassé les Arts.
Il a fait très chaud, cet après midi, et je crois même avoir un coup de soleil.
Je vous souhaite bien du plaisir à regarder mes vidéos.


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