2020 plus un, poisse

J’ai oscillé dans une sorte d’état semi-comateux jusqu’à ce que le réveil ne « bip » « bip » « bip ».

Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, la poisse. Je ne sais pas exactement ce qu’il en est, et cela malgré toutes les suppositions, théories et autres explications que ma très longue insomnie m’ont permis d’envisager, mais il y a visiblement une fuite quelque part dans la chambre au dessus, et quand son occupant prend un bain, ça goutte quelque part. Ça fait « tap » « tap » « tap » sur quelque chose en plastique, « tap » « tap » « tap », à deux ou trois endroits différents, en saccades accélérées entrecoupées de moments plus calme avant de recommencer, puis, avec le temps ces saccades disparaissent, on semble gouter le silence et un « tap » ressurgit, le fatal, celui qui vous sort de cet avant sommeil dans lequel vous vous étiez finalement laisser aller, ce « tap » qui vous électrifie et laisse alors votre cerveau qu’un autre « tap » surgira du néant de silence, et celui-ci ne manque pas de venir confirmer votre crainte, voilà, c’est finit, le rythme cardiaque est revenu à celui d’un après-midi au travail, j’ai chaud, ma couverture me gène, mon corps me gène, je me tourne, me retourne, remet la couverture sinon je vais attraper froid, remonte le duvet sur l’oreille avec l’espoir d’atténuer le bruit, je sais que ça ne marche pas mais je n’ai que ça, j’aurais du emporter des boules Quiès © et « tap ».

Il devait être trois heures quand le « tap » s’est arrêté, moi, je me retournais dans mon lit en attendant que cette nuit s’arrête enfin, qu’il fasse jour, qu’on en finisse quoi! Mais non, la nuit m’a donné tout le temps de gouter à cette interminable insomnie, me laissant m’assoupir dans un rêve étrange juste pour mieux m’en sortir en me suggérant que ce rêve était vraiment bizarre, puis me laisser aller à un autre rêve, dans un quartier de ce Paris du Japon de Paris, au Japon, vers Ochanomizu, du côté de la Concorde, vers les Tuileries, là où je peux attraper la ligne Ôimachi pour aller au travail, il parait que les loyers n’y sont pas trop cher, c’était un de mes collègues qui disait ça, et en plus il y avait le train, ça c’était une collègue qui disait ça, c’était le soir, on flânait, cette ballade dans ce quartier de Paris, en bordure de Tôkyô, c’était très sympa, alors tranquillement je me dirigeais pour prendre le train, et là j’ai vu l’heure, mince, j’ai dix minutes pour arriver au travail, je vais être en retard et le temps de réaliser j’étais dans mon lit, dans l’obscurité de ma chambre, insomnie. J’ai regardé l’heure, 5 heures 15, encore deux heures comme ça.

Je n’aime pas ça du tout, les insomnies, vous me direz, vous « non plus ». J’ai oscillé dans une sorte d’état semi-comateux jusqu’à ce que le réveil ne « bip » « bip » « bip ».

Il fait très beau aujourd’hui, par la fenêtre un grand ciel bleu, le soleil déverse sa lumière encore un peu jaune sur Kyôto. J’ai pris mon petit déjeuner et je vais aller me préparer. Je vais tâcher de survivre jusqu’à ce soir.


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