2020 moins quatre

J’ai passé la semaine chez moi, sortant peu, achetant peu et grignotant un peu.

Je suis à Kyôto. Je suis parti ce matin très tôt, à 7 heures 47. Ma première semaine de vacance a été rapide, incroyablement rapide, je ne m’y attendais pas. Je n’ai rien fait, strictement rien fait, moi qui voulait tant faire. Dimanche dernier, j’ai longuement appelé Stéphane. Regret de ne pas passer quelques jours chez lui en famille, mais c’est ma décision cette année, ne pas partir, ne pas voyager et me contenter de ce que je peux me permettre. Désormais, j’apprends l’économie, pas celle des banquiers ou des universitaires, non, l’économie de la vie. J’ai des envies de dépenses que je scrute, que j’observe avec malice et que je finis par ne pas concrétiser, assez heureux de ne pas avoir cédé.
À la place de la France, donc, Kyôto. Ici, je suis un peu comme chez moi, ça m’aide en attendant d’être vraiment chez moi. Je veux dire, de retour en France. Mon chez moi, pour le moment, je ne le déteste pas, je m’y plais même, et après avoir eu une tentation de déménagement, je me suis surpris à m’y trouver bien. Le prochain sera à Paris. J’ai même une vague idée de travail qui pourrait me convenir pour revenir, mais je n’en parle pas, pour cela je vais avoir beaucoup de travail.
J’ai passé la semaine chez moi, sortant peu, achetant peu et grignotant un peu. J’ai regardé la série entière de l’histoire des rois de France de la chaine Toute l’Histoire, et même si par moment un tel ramassis de clichés ou de contradictions m’ont fait sourire, j’ai pris un réel plaisir. Et puis au détour d’un épisode, voilà Claude Gauvard et j’ai soudain rajeuni de 25 ans. Ce n’est pas que la série dise des bétises, c’est qu’elle compile les clichés et les récits d’historiens en entrecoupant le tout de bavardages de romanciers. Très paradoxalement, c’est peut être ce qui m’a le plus plu, faire de l’histoire un récit, l’histoire d’un homme, le Roi. La bande son est affreuse, et les parties jouées dignes d’une kermesse de fin d’année.
Je crois que j’avais besoin d’un truc léger comme ça, facile à voir et qui me rafraichisse un peu la mémoire, me donne envie de me replonger dans certains évènements, dans certaines époques.
Et puis sinon j’ai regardé beaucoup de programmes anglais et américains, de ceux avec lesquels je suis d’accord, de la New Left pour faire court mais aussi de ceux plus surprenant de la gauche en transition vers le néo-conservatisme libertarien. En France, ce serait le néo-conservatisme républicain. Ce qui est très interessant, c’est que pour eux aussi, « on ne peut plus rien dire ». Et en filigrane, la nostalgie de l’époque où les hommes étaient vraiment des hommes. La réaction a gagné la bataille économique avec Thatcher, nous sommes en route vers une très franche bataille idéologique que nous sommes loin d’avoir gagné.
Mais c’est très stimulant.
Promenade donc aujourd’hui dans un vent froid au milieu de cette ville qui me repose.
Premier billet de ces vacances. Après une semaine sans rien faire, reprendre vie à Kyôto, ce n’est pas si mal…


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